Fiche technique

DELAHAYE 235

Carrosserie CHAPRON N°6943

Châssis : 818 003

1ère mise en circulation : 01/04/1952

1er propriétaire : M. Willy BREITLING

6 cylindres 3557cc

245 000 euros

DELAHAYE 235 – 818 003 – Cabriolet – Henri CHAPRON

C’est le premier châssis de ce type carrossé par Henri CHAPRON et c’est aussi le premier cabriolet DELAHAYE 235.

Henri CHAPRON, le maître-carrossier de Levallois, eu le privilège de cette réalisation. D’après sa fiche « carrosserie », le châssis nu fut livré le 6 juillet 1951.

La voiture terminée est prévue pour être exposée sur le stand du carrossier pour le Salon de l’Automobile de Paris. Les couleurs retenues sont le noir pour la carrosserie et le beige pour le cuir de la sellerie.

Quelques mois plus tard, ce cabriolet est de nouveau exposé au Salon de Genève 1952. Entre temps, la carrosserie est devenue bleu « CHAPRON » et la sellerie est en cuir rouge.

Immédiatement après la fermeture du salon, ce cabriolet est livré à Willy BREITLING, le patron de la manufacture de montres du même nom.

A partir du 1er avril 1952, la voiture est officiellement résidente suisse et devient ainsi la première Delahaye 235 à être exportée.

La facture de CHAPRON à DELAHAYE a été faite le 16 avril 1952 pour la somme de 1 793 185 francs. Cette valeur n’englobe évidemment que le prix de la carrosserie. Pour avoir le prix de la voiture, il convient donc d’additionner la valeur du châssis soit 1 365 000 francs ce qui donne un total de 3 158 185 francs.

Elle est revenue en France dans les années ’80 et elle y réside depuis.

 

Les DELAHAYE 235 carrossées par CHAPRON représentent l’un des sommets de l’élégance automobile française des années 1950, alliant le châssis performant de Delahaye au talent du carrossier Henri CHAPRON. Voici ce qu’il faut savoir sur ces modèles, notamment en version cabriolet 2 places :

  • Dernière-née de DELAHAYE : La 235, lancée en 1951, est le dernier modèle produit par la marque avant son rachat par HOTCHKISS en 1954. Seuls 84 exemplaires ont été fabriqués, dont une grande partie a été carrossée par CHAPRON — près de la moitié de la production totale.
  • Châssis et mécanique : La 235 reprend le châssis à roues indépendantes de la 135, avec un moteur 6 cylindres de 3,6 litres (152 ch), couplé à une boîte électromagnétique COTAL. Ce moteur, dérivé de la compétition, offrait des performances remarquables pour l’époque.
  • Design emblématique : CHAPRON a habillé plusieurs 235 en cabriolet 2 places, avec des lignes pures, une calandre signée Philippe CHARBONNEAUX, et une élégance typiquement française. Ces modèles se distinguaient par leur silhouette basse, leurs ailes fluides et leur capote bien intégrée, offrant un équilibre parfait entre sportivité et luxe.
  • Exclusivité : Les cabriolets étaient souvent des commandes spéciales, avec des intérieurs en cuir sur mesure et des détails uniques (volant à droite, sellerie bicolore, etc.). Leur rareté et leur finition en faisaient des voitures d’exception, réservées à une clientèle aisée.
  • Exemple célèbre : L’un des cabriolets les plus connus, en bleu avec des ailes rouges, a été présenté dans la presse spécialisée pour son allure et son confort. Ces modèles étaient aussi appréciés pour leur comportement routier moderne, malgré un poids important.
  • Autres carrosseries CHAPRON sur 235 : Coupés et « Coach » : CHAPRON a aussi réalisé des coupés et des versions « Coach » (2+2 places), mais les cabriolets 2 places restent parmi les plus recherchés pour leur côté sportif et leur élégance intemporelle. Le « Coach standard » CHAPRON est la carrosserie la plus répandue, mais les cabriolets sont bien plus rares.
  • Détails techniques : Toutes les 235, quel que soit le carrossier, partageaient le même châssis et la même mécanique, mais CHAPRON se distinguait par son savoir-faire artisanal et son attention aux détails, comme les amortisseurs télescopiques ou les finitions intérieures.
  • Symbole d’une époque : Ces voitures incarnent l’apogée de la carrosserie française d’après-guerre, avant que l’industrialisation ne standardise les designs.
  •  Volant à droite : Comme beaucoup de voitures de luxe de l’époque, les DELAHAYE 235 avaient souvent le volant à droite, une tradition permettant au chauffeur de descendre côté trottoir.
  • Fin tragique pour DELAHAYE : Malgré leur beauté, les 235 n’ont pas suffi à sauver la marque, en raison de leur prix élevé (près de 3 fois celui d’une CITROËN Traction) et d’un marché de l’après-guerre difficile.

Les DELAHAYE 235 cabriolet par CHAPRON sont des chefs-d’œuvre roulants, mêlant performance, élégance et rareté. Leur design intemporel et leur histoire en font des pièces maîtresses pour les collectionneurs, bien au-delà d’un simple moyen de transport.

BUGATTI 37A 1927
RENAULT NERVASPORT 1933
BENTLEY 1937
DELAGE D6 1946
DELAHAYE 135M 1948